Journal de bord d’une novice (ou presque) – Jour 2
Championnats du Monde 2013 de 49er & 49er FX à Marseille
Voir les photos, les vidéos et le communiqué de presse du jour.
Ça y est, on y est !!
Nous voici arrivés au premier vrai jour de la compétition des mondiaux des 49er qui se déroulent toute la semaine jusqu’à dimanche à Marseille. Aujourd’hui, les 1ères manches qualificatives vont se avoir lieu, les concurrents vont enfin pouvoir se mesurer les uns aux autres, tester leurs bateaux, se battre sur la ligne de départ, hurler leur priorité à la bouée, se jeter d’un côté et de l’autre du bateau sur chaque virement de bord, bref… laisser rugir leur esprit de compétition affûté après des mois d’entraînement !
Oui mais voilà, cruauté de la voile, la météo est une donnée avec laquelle il faut composer, et la pétole, une invitée qui s’incruste toujours au plus mauvais moment. Et ce matin, on peut dire qu’elle prend ses aises… Près de 2 heures à attendre que la brise thermique se lève, Dimitri Deruelle, organisateur et responsable le partie « nautique » de l’événement se désespère. Tous les bateaux sont à quai, concurrents et staff : même combat. Les yeux rivés sur le large, tous guettent de la moindre bande de vaguelettes, annonciatrice du fameux thermique.
Côté organisation à terre, l’équipe média (journalistes, attachée de presse, photographe, webmaster, productions TV auteurs au quotidien des très chouettes vidéos) dont je fais partie, s’arrache les cheveux : la connexion Internet saute sans arrêt.
Il ne m’en faut pas plus pour exercer mon activité favorite : traîner, smartphone et bloc-notes en main, entre les groupes de concurrents qui s’occupent comme ils peuvent.
Mon oreille est attirée par une conversation avec un accent bien de chez moi : les filles de la team italienne discutent des similarités entre Marseille et Naples. Mais ça ne parle pas navigation… Paola et Lavinia, 20 ans et originaires du Lac de Garde, expliquent à Giulia et Francesca, 16 ans et ayant tiré leurs premiers bords en mer Ligure, qu’à Marseille aussi, les gens ont le sang chaud et qu’il ne manque que l’ombre du Vésuve aux ruelles du Panier, visitées lors de leur jour de repos. Quand on cherche à en savoir plus sur leur parcours sportif, les filles redeviennent vite sérieuses. Paola a déjà couru le mondial en Croatie l’année dernière en 29er (version plus petite et moins puissante que le 49er FX), et avoue se lever régulièrement à 5 heures du matin pour s’entraîner avec le vent thermique du matin (encore lui). Avec Lavinia elles visent le « rond or », c’est à dire les 10 premières places des équipages féminins.
Notre conversation est interrompue par une rumeur du côté des drapeaux : « On affale l’aperçu ! », soit le signal qu’il est temps de se remuer et de préparer les bateaux, au moins pour les 100 équipages de garçons, qui, séparés en 3 flottes (ou « ronds ») vont courir la 1ère manche, m’explique Danielle, au comité de course à terre.
La cinquantaine de teams féminines, elle, devra patienter jusqu’aux environs de 16h, quand ces messieurs auront fini leur 2 manches de la journée. Je continue donc ma journée girl power sur la digue en face du port, en commentant avec Sarah et Julie les manœuvres des garçons : « C’est grâce à eux qu’on progresse. Leur expérience et leurs erreurs nous permettent de combler le retard qu’on pourrait avoir face aux autres bateaux. » La Rochelaise et la Brestoise ont posé leur valise à Marseille depuis Juillet, où elles s’entraînent au Pôle France de la Fédération française de voile, avec 5 autres bateaux féminins et 7 équipages de garçons – dont les sélectionnés olympiques Stéphane Christidis et Manu Dyen. Trait de caractère principal de ce duo de blondes : leur pragmatisme. L’une comme l’autre travaillent (Sarah est professeur des écoles, Julie ingénieur qualité), et bénéficient de contrats aménagés qui leur permettent de consacrer aujourd’hui près de 40% de leur temps de travail à leur passion. Et toutes les vacances et tous les week-ends. Et, elles l’espèrent, tout leur temps d’ici les 3 prochaines années, si elles décrochent un sélection pour Rio 2016, les 1ers JO de la série en 49erFX. Mais Sarah tempère, réaliste « Le niveau est très haut. Notre objectif cette semaine, c’est faire ce qu’on sait faire, sans complexes ».
Un petit saucisson-beurre plus tard, et les filles peuvent enfin se lancer dans la compétition, tandis que les garçons reviennent. Le vent reste faible, mais Dimitri a retrouvé le sourire « on a eu 7 à 10 nœuds de vent régulier, ce qui nous permet de faire des manches propres sans changement de parcours. Pour les organisateurs, c’est le vent idéal ». C’est aussi ce qu’ont dû en penser après 2 manches les trois ex-aequo qui ont assuré le show : Fletcher & Sign (GBR), Warrer & Lang (DEN) et Hansen & Porebski (NZL).
> Voir les résultats hommes
Côté 49erFX, alors que le vent n’arrête pas de faiblir, les filles reviennent, elles aussi après deux manches. Mes copines italiennes Giulia et Francesca finissent 3ème au classement général, Julie et Sarah, 16ème (et 1ère françaises). Quant à la dernière girl team avec laquelle j’ai discuté, les enthousiastes et déterminées Griselda et Sara, unique équipage venu de Singapour, qui a affronté le mistral depuis 3 semaines, remporte non seulement le « Maillot Vert » du meilleur départ du jour, mais aussi la 1ère place du classement des filles (lire leur témoignage).
> Voir les résultats femmes
Demain, les choses sérieuses continuent, avec la suite des qualifications pour le top 40 des hommes, et le top 20 des femmes. Et le soir, on sera un peu moins sérieux avec une paella party D’ici là, j’espère bien dénicher quelques nouveaux témoignages à rajouter à ma collection des 28 nationalités présentes sur ces championnats.
Quant à vous, continuez de nous suivre en direct sur Twitter et Facebook, et n’hésitez pas à commenter et à partager !
> Voir aussi les photos, les vidéos et le communiqué de presse du jour.
Votre envoyée spéciale from the ponton,
Flavia